Les équations d’ondes sous-elliptiques ne sont jamais observables

Nom de l'orateur
Cyril Letrouit
Etablissement de l'orateur
LJLL
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
Salle des séminaires
Dans cet exposé, nous expliquons un résultat que nous avons obtenu récemment et qui concerne les équations d’ondes avec un Laplacien sous-Riemannien (i.e. sous-elliptique). Etant donnée une variété \(M\) , un sous-ensemble mesurable \(\omega \subset M\), un temps \(T_0\) et un Laplacien sous-elliptique \(\Delta\) sur \(M\) , on dit que l’équation des ondes avec Laplacien \(\Delta\) est observable sur \(\omega\) en temps \(T_0\) si toute solution \(u\) de \(\partial_{tt}^2 u − \Delta u = 0\) avec une énergie initiale fixée satisfait \(\int_0^{T_0} \int_ω |u|^2\,dx \,dt \geq C\) pour une certaine constante \(C > 0\) indépendante de \(u\).

Il est connu depuis les travaux de Bardos-Lebeau-Rauch que l’observabilité de l’équation des ondes elliptique, i.e. avec un Laplacien Riemannien, en temps \(T_0\) est quasiment équivalente à la Condition de Contrôle Géométrique (GCC), qui stipule que tout rayon de l’optique géométrique rentre dans \(\omega\) avant l’instant \(T_0\). On montre que dans le cas sous-elliptique, dès lors que \(M\backslash\omega\) a un intérieur non-vide et \(\Delta\) est “sous-elliptique mais pas elliptique”, GCC n’est jamais vérifiée, ce qui implique que les équations des ondes sous-elliptiques ne sont jamais observables. La preuve consiste à construire des suites de solutions de l’équation des ondes dont l’énergie se concentre sur des géodésiques (pour la distance sur \(M\) associée à \(\Delta\)) qui passent un temps long dans \(M\backslash\omega\)