Jules Houël et la circulation des mathématiques dans la seconde moitié du XIXe siècle : les réseaux français et européens d'un universitaire de province

French
Nom de l'auteur
Plantade
Prénom de l'auteur
François
Date de soutenance
Nom du ou des directeurs de thèse
E. Barbin
Résumé de la thèse

Jules Houël (1823-1886) est un mathématicien et astronome français, issu d’une ancienne famille protestante normande. À la fin de ses études à l’École normale en 1846, il débute une carrière mouvementée d’enseignant en lycée. En 1855, il obtient un doctorat dans lequel il applique la méthode des fonctions perturbatrices de Le Verrier à Jupiter et, à partir de 1859, il enseigne le calcul différentiel et intégral à la Faculté des sciences de Bordeaux. Dès 1861, il abandonne ses recherches astronomiques, de sorte que ses publications postérieures sont essentiellement des traités d’enseignement ou des traductions. Houël a la particularité d’être polyglotte et d’avoir une grande puissance de travail. Nous montrons comment ainsi il parvient à créer des réseaux scientifiques « importants » en Europe, qui lui permettent de diffuser certaines théories par des publications ou/et des correspondances, qui elles-mêmes alimentent ces réseaux. Deux premiers réseaux correspondent à une structure, celui de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux à partir de 1866, et celui du Bulletin des sciences physiques et astronomiques dans les années 1870-1883. D’autres réseaux sont liés à une thématique ou/et une zone géographique. Nous présentons notamment deux réseaux européens où Houël joue un rôle de premier plan : celui de ses correspondants italiens en lien avec les fondements de la géométrie en 1867-1870, et celui de ses correspondants scandinaves en lien avec la théorie des fonctions elliptiques sur la période 1870-1885. Nous montrons en outre comment ces réseaux sont reliés et les intérêts particuliers de Houël dans chacun de ces réseaux.