Colloquium (archives)

Responsables : Joackim Bernier Marco Golla

Le colloquium a lieu environ une fois par mois, généralement le jeudi à 17h, mais parfois aussi le vendredi à 17h en salle de séminaires. Pour toute information supplémentaire veuillez contacter son responsable.

Bertrand Eynard
Etablissement de l'orateur
CEA et CRM
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
LMJL
Résumé de l'exposé

Il existe de nombreux problèmes de physique ou de mathématiques dont l'objectif est "d'énumérer" ou "mesurer" un ensemble de surfaces de topologie donnée. Il peut s'agir de surfaces discrétisées (des triangulations), des surfaces de Riemann immergées dans un espace de plus grande dimension, ou autres ... L'observation, est que dans de très nombreux cas, une fois que l'on sait énumérer les surfaces ayant la topologie d'iun disque, alors une formule universelle donne, par récurrence sur la topologie (la caractéristique d'Euler), le nombre de surface de toute autre topologie. Cette récurrence est universelle dans le sens où elle est la même pour tous les ensembles de surfaces considérés, c'est la "Récurrence Topologique". Partant de la fonction comptant les disques (qu'on appelle courbe spectrale), on obtient toutes les autres par récurrence. De là, l'idée d'appliquer la même récurrence en partant d'une fonction (courbe spectrale) arbitraire: on définit les "invariants de la courbe spectrale". Ces invariants ont des propriétés mathématiques remarquables. Et de nombreux autres invariants introduits en géométrie (invariants de Gromov-Witten, invariants de noeuds,...) sont en fait des cas particuliers de ces nouveaux invariants.

Bertrand Maury
Etablissement de l'orateur
Laboratoire de Mathématiques d’Orsay et DMA Ecole Normale Supérieure
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
LMJL
Résumé de l'exposé

Un nombre considérable de modèles macroscopiques ont été introduits ces dernières années pour décrire les mouvements de foules. Nous nous focaliserons sur une classe particulière de modèles, fondés sur des principes rudimentaires en termes de modélisation: chaque individu cherche à réaliser un certain objectif (par exemple sortir d’une pièce au plus vite), mais, du fait de la congestion (deux personnes ne peuvent pas être au même endroit au même moment), la vitesse effective de l’ensemble est assujettie à rester dans un certain ensemble. On définit cette vitesse effective comme la plus proche de la vitesse souhaitée parmi les vitesses admissibles (au sens des moindres carrés). Malgré son indigence, ce modèle possède une structure mathématique assez riche. Nous évoquerons en premier lieu les résultats d’analyse convexe qui permettent d'assurer le caractère bien posé de la version microscopique de ce modèle (les gens sont assimilés à des disques rigides). La version macroscopique du modèle résiste aux outils d’analyse usuels des EDP d’évolution, et nous montrerons comment le cadre du transport optimal permet, en respectant le caractère Lagrangien de la description du mouvement, de transposer au niveau macroscopique certaines techniques a priori réservées à la description microscopique nativement Lagrangienne, et de donner un cadre théorique sain à ce type d’équations d’évolution non lisses. Nous détaillerons les analogies et les différences entre les deux niveaux de description, qui éclairent sur la géométrie de l’espace de Wasserstein (espace des mesures de probabilité muni de la distance associée au transport optimal).

Vincent Beffara
Etablissement de l'orateur
UJF Grenoble
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
salle de séminaires
Résumé de l'exposé

Résumé : Le but de cet exposé est de présenter quelques résultats récents sur les propriétés de certaines fonctions aléatoires issues de la géométrie. Un exemple typique est le suivant : si $\lambda$ est une grande valeur propre du laplacien sur la sphère $S^2$, l’espace propre correspondant est de grande dimension, et on peut y choisir une fonction propre aléatoirement suivant la mesure gaussienne standard ; on s’intéresse alors aux propriétés asymptotiques de cette fonction $\phi\lambda$ dans la limite $\lambda \to \infty$. En particulier, on peut se demander quelle est la structure du domaine ${z : \phi\lambda(z) > 0}$ : est-il formé d’une multitude de petites composantes connexes, ou bien comporte-t-il une composante dont la taille reste d’ordre $1$ pour $\lambda$ grand ? Cette question précise reste ouverte, mais j’expliquerai comment on peut appliquer des méthodes issues de la théorie de la percolation pour l’attaquer, et obtenir des résultats pour des modèles reliés.

Travail effectué avec Damien Gayet (Institut Fourier, Université Grenoble-Alpes).

Et deux illustrations, ci-jointes : la première c’est l’un des modèles reliés dont je parlerai (et que je définirai proprement mais c’était difficile à faire dans un résumé), et la seconde c’est une réalisation de la percolation critique sur le réseau carré. Dans les deux cas, la composante connexe de l’origine est coloriée en rouge.

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Nicolas Bergeron
Etablissement de l'orateur
Université Pierre et Marie Curie
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
salle de seminaire
Résumé de l'exposé

Résumé : En 1979 T. Jorgensen surprend les géomètres en construisant une variété hyperbolique de dimension 3 qui fibre sur le cercle. Trente trois ans plus tard I. Agol, répondant positivement à une question de W. Thurston et en se basant sur des travaux de D. Wise, démontre que toute variété hyperbolique de dimension 3 possède en fait un revêtement fini qui fibre sur le cercle. Dans cet exposé je commencerai par construire une exemple explicite de variété hyperbolique de dimension 3 qui fibre sur le cercle, en suivant une idée de Thurston. La construction est élémentaire et peut être rendue complètement visuelle. L'exposé sera ainsi constitué d'une succession de petits films, réalisés avec Jos Leys. En commentant ces films j'essaierai d'expliquer comment certaines des idées derrière cette construction d'une variété hyperbolique fibrée sont à la base des travaux d'Agol et Wise.

Ismaël Bailleul
Etablissement de l'orateur
IRMAR, université de Rennes
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
salle de séminaire
Résumé de l'exposé

La théorie des chemins rugueux a été inventée il y a une quinzaine d'années par T. Lyons et pose un cadre nouveau pour l'étude des équations différentielles déterministes contrôlées par des signaux peu réguliers. Itô avait inventé un tel cadre dans les années 40 pour donner un sens et résoudre des équations différentielles stochastiques, contrôlées par un mouvement brownien, étendu depuis dans sa plus grande généralité via la théorie de l'intégrale stochastique. En dépit de sa grande flexibilité, cette notion d'intégrale souffre de l'avantage qui fait sa force : le fait qu'il s'agisse d'une construction purement probabiliste, qui repose dans ses fondements sur la notion de martingale. Les besoins de la modélisation ont cependant fait apparaître la nécessité d'un cadre dans lequel donner un sens et résoudre des équations différentielles de la forme

(1) dy = f(y) dx

pour des signaux xt qui ne soient pas des semi-martingales. C'est un tel cadre qu'offre la théorie des chemins rugueux pour l'étude d'équations déterministes de la forme (1), et dont la morale première est le fait qu'il faut plus que le seul contrôle (xt) pour donner un sens et résoudre l'équation (1). Dans son cadre le plus simple, il faut adjoindre à (xt) la donnée a priori de quantités jouant le rôle des intégrales itérées :de x contre lui-même, dépourvues de sens pour un chemin (xt) trop irrégulier. En contre-partie de cette complication de la notion de contrôle, la solution de (1), lorsqu'elle est unique, s'avère être une fonction continue du contrôle (x,X), un gain formidable lorsqu'on sait que la solution d'une équation différentielle stochastique n'est qu'une fonction mesurable du mouvement brownien, sans qu'il soit possible de dire mieux en toute généralité.

La théorie a maintenant atteint un stade de maturité qui en permet un abord élémentaire. J'en expliquerai une approche possible et décrirai quel genre de bénéfices la continuité de l'application 'solution' apporte.

Laurent Lafforgue
Etablissement de l'orateur
IHES
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
salle de seminaire
Résumé de l'exposé

Résumé : "Grothendieck considérait que la notion de topos était, avec celle de motif, la notion la plus importante qu'il ait introduite en mathématiques, et il s'est plaint amèrement qu'elle ait été négligée et dénigrée après son départ de la communauté scientifique. Le but de l'exposé sera d'expliquer ce que sont les topos de Grothendieck et d'illustrer comment ils se relient à de nombreuses parties des mathématiques, bien au-delà de leur rôle classique de pourvoyeurs d'invariants cohomologiques. L'exposé mettra l'accent sur la dualité entre les topos et les sites, telle qu'elle est exploitée dans les travaux d'une jeune mathématicienne qui a repris l'étude générale des topos de Grothendieck et de leurs applications, Olivia Caramello, et aussi dans certains travaux récents d'Alain Connes. On cherchera en particulier à montrer comment les topos peuvent devenir un moyen d'exploration mathématique."

Aurélien Alvarez
Etablissement de l'orateur
Université d'Orléans
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
salle de séminaire
Résumé de l'exposé

Résumé : Entre 1895 et 1904, Henri Poincaré a fondé la topologie algébrique (alors appelée Analysis situs) en publiant une série de six mémoires révolutionnaires. Ces textes fondateurs sont écrits dans le style inimitable de Poincaré : les idées abondent… et côtoient les erreurs... L’ensemble représente un peu plus de 300 pages de mathématiques exceptionnelles et, 120 ans plus tard, le contenu de ces mémoires reste non seulement d’actualité mais constitue un passage très recommandé pour tout apprenti topologue, comme l’explique Henri Paul de Saint-Gervais dans un travail récent que nous essaierons de présenter.

Bassam Fayad
Etablissement de l'orateur
CNRS et IMJ
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
Salle de séminaires
Résumé de l'exposé

La stabilité d'un point fixe totalement elliptique ou d'un tore quasi-périodique invariant d'un système hamiltonien peut être analysée à partir de plusieurs points de vue : la stabilité au sens topologique classique (stabilité de Lyapunov), ou la stabilité au sens probabiliste que considère la théorie KAM (Kolmogorov, Arnold, Moser), ou la stabilité effective où il s'agit d'étudier la stabilité quantitativement dans le temps. On présentera plusieurs résultats de stabilité et d'instabilité dans ces trois directions.

Pierre Degond
Etablissement de l'orateur
Imperial College London
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
salle de séminaire
Résumé de l'exposé

Most living or social systems consist of a large number of agents interacting through elementary rules involving only neighbouring agents. In spite of their simplicity, these interactions drive the system towards a self-organized coherent collective behavior. The emergence of collective dynamics poses many mathematical challenges which will be outlined in this talk. We will use the example of the Vicsek model (in which self-propelled particles interact through local alignment) to show how the loss of conservations and the analysis of phase transitions can be apprehended. Examples of applications, notably to sperm-cell collective dynamics will be presented.

Julie Déserti
Etablissement de l'orateur
Université de Paris-Diderot
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
salle de Séminaires
Résumé de l'exposé

Le groupe de Cremona est le groupe des transformations birationnelles du plan projectif complexe. Les transformations birationnelles apparaissent dans de nombreux contexts. Par exemple lorsqu'on int`egre une \'equation diff\'erentielle du type $y'=f(x,y)$ avec f homog`ene on fait un changement de variables $(x,t)\mapsto (x,t/x)$ ; cette transformation aussi appel\'ee \'eclatement est le prototype de transformations birationnelles. Un autre exemple est le suivant : Noether a d\'emontr\'e que si C est une courbe alg`ebrique plane il existe une transformation birationnelle qui transforme C en une courbe dont les points singuliers sont ordinaires (au voisinage de chacun d'eux la courbe est réunion de "branches" lisses se coupant deux `a deux transversalement).

Apr`es avoir introduit le groupe des transformations birationnelles du plan projectif complexe j'en donnerai quelques propri\'et\'es en faisant un parall`ele avec les groupes lin\'eaires. Puis j'\'evoquerai des propri\'et\'es g\'eom\'etriques et dynamiques comme par exemple la classification de ses \'el\'ements à conjugaison birationnelle pr`es.