Bruno Desprès
Etablissement de l'orateur
LJLL - UPMC
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
salle des séminaires
Résumé de l'exposé

L'approximation numérique de solutions peu régulières d'équations hyperboliques est un problème notoirement délicat (contrôle des oscillations, phénomène de Gibbs près des discontinuités, limiteurs de pente, ...). Je montrerai comment l'utilisation du Théorème de Lukacs permet de reformuler la question de l'approximation polynomiale d'ordre élevé préservant des conditions de signe: plus généralement il s'agit de rendre compatible des formulations issues de la géométrie algébrique réelle avec les besoins du calcul scientifique. Un nouvel algorithme avec de fortes propriétés de convexité sera détaillé. Une application à la construction d'un schéma avec limiteur illustrera l'approche générale.

Rémi Abgrall
Etablissement de l'orateur
Institut für Mathematik, Universität Zürich
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
Salle Eole
Résumé de l'exposé

Dans cet exposé, je m'intéresse à l'approximation numérique des problèmes hyperboliques non linéaires. Il est bien connu que la solution générique du problème de Cauchy pour un problème de ce type n'est même pas continue, en général, d'où la notion de solution faible. Il faut aussi rajouter un principe de sélection au moyen d'entropies, et donc des inégalités supplémentaires. Du point de vue numérique, la notion de solution faible se traduit, grâce au théorème de Lax Wendroff (1960), par la notion de flux qui donne aussi la forme que doit posséder un schéma numérique pour fournir des solutions convergeant vers une solution faible. Les contraintes d'entropies se traduisent simplement par des contraintes sur des flux liés à l'entropie. Depuis longtemps, la recherche se résume à construire des schémas, donc des flux, de plus en plus robustes, précis, .... Je revisiterai la notion de conservation, pour introduire une variante un peu plus générale qui permettra de démontrer un théorème à la Lax Wendroff, et de montrer que tous les schémas classiques, éléments finis compris, ont une forme par flux, avec une expression analytique des flux. Je montrerai aussi qu'elle permet de construire, à partir d'un schéma quelconque, un schéma, toujours localement conservatif, mais qui satisfait d'autres relations (ou inégalités) de conservation, l'exemple typique étant celui de l'entropie.

Claire Brécheteau
Etablissement de l'orateur
LMJL
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
Au Val
Résumé de l'exposé

Le volume de données disponibles est en perpétuelle expansion.

Il est primordial de fournir des méthodes efficaces et robustes permettant d'en extraire des informations pertinentes.

Nous nous focalisons sur des données pouvant être représentées sous la forme de nuages de points dans un certain espace muni d'une métrique, e.g. l'espace Euclidien R^d, générées selon une certaine distribution. Parmi les questions naturelles que l'on peut se poser lorsque l'on a accès à des données, trois d'entre elles sont abordées dans cette thèse.

La première concerne la comparaison de deux ensembles de points. Comment décider si deux nuages de points sont issus de formes ou de distributions similaires ? Nous construisons un test statistique permettant de décider si deux nuages de points sont issus de distributions égales (modulo un certain type de transformations e.g. symmétries, translations, rotations...).

La seconde question concerne la décomposition d'un ensemble de points en plusieurs groupes. Etant donné un nuage de points, comment faire des groupes pertinents ? Souvent, cela consiste à choisir un système de k représentants et à associer chaque point au représentant qui lui est le plus proche, en un sens à définir. Nous développons des méthodes adaptées à des données échantillonnées selon certains mélanges de k distributions, en présence de données aberrantes.

Enfin, lorsque les données n'ont pas naturellement une structure en k groupes, par exemple, lorsqu'elles sont échantillonnées à proximité d'une sous-variété de R^d, une question plus pertinente est de construire un système de k représentants, avec $k$ grand, à partir duquel on puisse retrouver la sous-variété. Cette troisième question recouvre le problème de la quantification d'une part, et le problème de l'approximation de la distance à un ensemble d'autre part. Pour ce faire, nous introduisons et étudions une variante de la méthode des k-moyennes adaptée à la présence de données aberrantes dans le contexte de la quantification.

Les réponses que nous apportons à ces trois questions dans cette thèse sont de deux types, théoriques et algorithmiques.

Les méthodes proposées reposent sur des objets continus construits à partir de distributions et de sous-mesures.

Des études statistiques permettent de mesurer la proximité entre les objets empiriques et les objets continus correspondants. Ces méthodes sont faciles à implémenter en pratique lorsque des nuages de points sont à disposition.

L'outil principal utilisé dans cette thèse est la fonction distance à la mesure, introduite à l'origine pour adapter les méthodes d'analyse topologique des données à des nuages de points corrompus par des données aberrantes.

type actualité

Colloquium : Rémi Abgrall, 27 septembre 2018

Date de début de l'actualité
10-09-2018 13:17
Date de fin de l'actualité
27-09-2018 19:17

Titre : Nouvelle approche dans l'approximation numérique des problèmes hyperboliques non linéaires.

Nom de l'orateur : Rémi Abgrall

Établissement de l'orateur : Institut für Mathematik, Universität Zürich

Lieu de l'exposé : Salle Eole

Date et heure de l'exposé : 27 septembre 2018 - 17h00

Dans cet exposé, je m’intéresse à l’approximation numérique des problèmes hyperboliques non linéaires. Il est bien connu que la solution générique du problème de Cauchy pour un problème de ce type n’est même pas continue, en général, d’où la notion de solution faible. Il faut aussi rajouter un principe de sélection au moyen d’entropies, et donc des inégalités supplémentaires. Du point de vue numérique, la notion de solution faible se traduit, grâce au théorème de LaxWendroff (1960), par la notion de flux qui donne aussi la forme que doit posséder un schéma numérique pour fournir des solutions convergeant vers une solution faible. Les contraintes d’entropies se traduisent «simplement» par des contraintes sur des flux liés à l’entropie. Depuis longtemps, la recherche se résume à construire des schémas, donc des flux, de plus en plus robustes, précis, ....
Je revisiterai la notion de conservation, pour introduire une variante un peu plus générale qui permettra de démontrer un théorème à la LaxWendroff, et de montrer que tous les schémas classiques, éléments finis compris, ont une forme par flux, avec une expression analytique des flux.
Je montrerai aussi qu’elle permet de construire, à partir d’un schéma quelconque, un schéma, toujours localement conservatif, mais qui satisfait d’autres relations (ou inégalités) de conservation, l’exemple typique étant celui de l’entropie.

Radek Novak
Etablissement de l'orateur
LMJL
Date et heure de l'exposé
Lieu de l'exposé
Salle des séminaires
Résumé de l'exposé
type actualité

Soutenance de thèse de François Plantade, 31 octobre 2018

Date de début de l'actualité
31-10-2018 14:00
Date de fin de l'actualité
31-10-2018 19:00

François Plantade soutiendra sa thèse le mercredi 31 octobre 2018 sur le Campus Lombarderie dans l'amphithéâtre Pasteur, bâtiment 2 à 14h.

Titre de l'exposé :"Jules Houël et la circulation des mathématiques dans la seconde moitié du XIXe siècle : les réseaux français et européens d'un universitaire de province".

Résumé :
Jules Houël (1823-1886) est un mathématicien et astronome français, issu d’une ancienne famille protestante normande. À la fin de ses études à l’École normale en 1846, il débute une carrière mouvementée d’enseignant en lycée. En 1855, il obtient un doctorat dans lequel il applique la méthode des fonctions perturbatrices de Le Verrier à Jupiter et, à partir de 1859, il enseigne le calcul différentiel et intégral à la Faculté des sciences de Bordeaux. Dès 1861, il abandonne ses recherches astronomiques, de sorte que ses publications postérieures sont essentiellement des traités d’enseignement ou des traductions. Houël a la particularité d’être polyglotte et d’avoir une grande puissance de travail. Nous montrons comment ainsi il parvient à créer des réseaux scientifiques « importants » en Europe, qui lui permettent de diffuser certaines théories par des publications ou/et des correspondances, qui elles-mêmes alimentent ces réseaux. Deux premiers réseaux correspondent à une structure, celui de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux à partir de 1866, et celui du Bulletin des sciences physiques et astronomiques dans les années 1870-1883. D’autres réseaux sont liés à une thématique ou/et une zone géographique. Nous présentons notamment deux réseaux européens où Houël joue un rôle de premier plan : celui de ses correspondants italiens en lien avec les fondements de la géométrie en 1867-1870, et celui de ses correspondants scandinaves en lien avec la théorie des fonctions elliptiques sur la période 1870-1885. Nous montrons en outre comment ces réseaux sont reliés et les intérêts particuliers de Houël dans chacun de ces réseaux.

type actualité

Soutenance de thèse de Marie-Cécile Kaspryk-Istin, 29 octobre 2018

Date de début de l'actualité
29-10-2018 14:00
Date de fin de l'actualité
29-10-2018 19:00

Marie-Cécile Kaspryk-Istin soutiendra sa thèse le lundi 29 octobre 2018 sur le Campus Lombarderie (Faculté des sciences et techniques) dans l’amphithéâtre Pasteur, bâtiment 2 à 14h.

Titre de l'exposé :"De la navigation maritime à la navigation aérienne : transferts de méthodes mathématiques et de connaissances dans la première moitié du XXe siècle".

Résumé :
La navigation scientifique est déjà bien établie dans la marine lorsque l’aéronautique des « plus légers que l’air » (ballons libres et dirigeables), puis des « plus lourds que l’air » (avions et hydravions) commence à avoir besoin d’instruments et de techniques de navigation à l’estime et astronomique. Dans cette thèse, nous recherchons et nous analysons les transferts qui existent en France en matière de navigation entre la marine et l’aéronautique militaire et civile, et également entre la Marine et l’aéronautique maritime dans la première moitié du XXe siècle, en mettant en avant les mathématiques en jeu et les techniques. Après avoir établi un état des lieux de la méthode de navigation maritime, tant au niveau de la formation que de la pratique, avant la première guerre mondiale, nous présentons les innovations dans la navigation aérienne et les apports pendant la première guerre mondiale, tels que la radionavigation. Tous les éléments sont présents pour que la navigation aérienne prenne son essor : ceci est le propos de la troisième partie de la thèse, toujours en recherchant les éventuels transferts. Notre thèse s’appuie sur l’étude de la formation des praticiens de la navigation, les écoles et les manuels. Elle se focalise aussi sur les instruments de navigation – compas, chronomètres, sextants, tables de logarithmes, tables abréviatives, abaques et nomogrammes, cartes pour la navigation loxodromique ou orthodromique, etc. Nous montrons et nous qualifions ainsi l’importance du rôle de la marine sur la navigation aéronautique, mais cette dernière a connu aussi des innovations et des inventions lorsque cela a été nécessaire.

type actualité

Soutenance de thèse de Sandra Bella, 23 octobre 2018

Date de début de l'actualité
23-10-2018 14:00
Date de fin de l'actualité
23-10-2018 19:00

Sandra Bella soutiendra sa thèse le mardi 23 octobre 2018 sur le Campus Lombarderie (Faculté des sciences et techniques) dans l'amphithéâtre Pasteur, bâtiment 2 à 14h.

Titre de l'exposé :"De la géométrie et du calcul des infiniment petits : les réceptions de l'algorithme leibnizien en France (1690-1706)".

Résumé :
Cette thèse essaie de reconstituer l’histoire de la réception du calcul leibnizien dans les milieux savants français (1690-1706). Nous repérons deux lieux : d’abord au sein d’un groupe autour de Malebranche, initié au calcul par Jean Bernoulli, puis à l’Académie des sciences. Dans les deux cas nous mettons en avant les horizons d’attente des acteurs. Alors que cet épisode a été beaucoup étudié en termes de rupture, nous insistons, par une analyse des sources primaires – dont plusieurs inédites – sur le fait que l’appropriation du calcul s’effectue aussi grandement sur le fond de pratiques en usage. Dans la première partie, nous examinons l’héritage mathématique à partir duquel est reçu le calcul de Leibniz par le groupe autour de Malebranche. Cette analyse nous permet de montrer que leur appropriation s’appuie sur des pratiques partagées et non sur un terrain vierge comme on l’a trop souvent supposé. Nos mathématiciens réalisent que l’algorithme différentiel permet de donner une étoffe nouvelle à des notions déjà impliquées dans les méthodes d’invention précédentes. Dans la seconde partie, nous étudions la genèse et la structuration du premier ouvrage de calcul différentiel écrit par l’Hospital et publié en 1696 sous le titre Analyse des infiniment petits pour l’intelligence des courbes. Après cette publication, le calcul devient très présent à l’Académie. Une crise y éclate entre partisans et adversaires du calcul. L’examen de leurs discours, objet de notre troisième partie, permet de préciser les notions telles que celle de différentielle ou de courbe, ainsi que la manière dont il est possible d’interpréter géométriquement les résultats issus des calculs.